Et comment faire en sorte que ce type d’organisation essaime pour tendre vers une généralisation de ces pratiques ? Telles sont les questions au centre d’une contribution produite par le cabinet Amnyos dans le cadre d’un appel à projets « pour un après plus soutenable » lancé par l’organisme national de prospective, France Stratégie.
L’entreprise inclusive : mode d’emploi
Que recouvre ce concept applicable à des structures d’emploi mettant au cœur de leur gestion des ressources humaines, des principes éthiques et citoyens, visant à favoriser l’inclusion sociale et professionnelle ?
Contrat social
Selon Amnyos, dans le contexte de la crise sanitaire, un nouveau contrat social doit être conclu entre les entreprises et les services publics de l’emploi et de l’insertion.
Si nombre d’entreprises souffrent aujourd’hui sur le plan économique, ces difficultés ne doivent pas conduire à « abandonner ni même différer l’objectif d’inclusion des publics précarisés sur le marché du travail », insiste le cabinet dans son étude. Au contraire, un engagement renouvelé des entreprises est nécessaire au vu de la situation, alors que les employeurs restent aujourd’hui trop souvent le débouché du parcours d’insertion, et sont trop rarement une composante de ces parcours.
La contribution recommande en conséquence, d’inventer de nouveaux terrains de rencontres et d’interactions entre les employeurs et les acteurs publics. Les entreprises pourraient ainsi davantage se tourner vers leur territoire « pour y mobiliser les leviers qui sécurisent [leur] démarche inclusive », et se rapprocher d’opérateurs comme Pôle emploi, les missions locales ou les Cap Emploi.
Des opportunités existent en la matière avec le déploiement de la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté ou dans la perspective de la nouvelle programmation des fonds structurels européens financés via le FSE+.
Quels outils ?
Au rang des outils, le cabinet Amnyos identifie d’ores et déjà trois bonnes pratiques inclusives sur lesquelles les entreprises pourraient utilement capitaliser.
- Première d’entre elles, la FEST ou AFEST, soit la formation en situation de travail des demandeurs d’emploi reconnue par la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018. Ce dispositif permet notamment de lever les freins aux départs en formation dans les petites structures, ou encore de contourner le manque d’appétence des personnes peu ou pas qualifiées pour les formations « classiques ».
- Autre pratique à développer, le recrutement anticipé avant la fin des parcours intensifs d’insertion tels qu’ils sont délivrés à des personnes très éloignées du marché du travail, par les structures de l’insertion par l’activité économique. Ce qui suppose un engagement de l’entreprise procédant au recrutement, pendant et en aval du parcours. Pour encourager les embauches des publics les plus précarisés, le cabinet Amnyos suggère également d’accorder aux employeurs une compensation publique égale à 50 % du SMIC net.
- Enfin, troisième et dernière pratique à démultiplier : l’association des entreprises à la gestion d’un service commun utile aux demandeurs d’emploi et aux salariés (garde d’enfants, aides à la mobilité…). Que ce soit dans le cadre d’un marché public ou, dans un cadre non concurrentiel, en recourant à un service associatif dans une logique de prestation en procédant, par exemple, à des dons en numéraire, en nature ou en compétence.