Ce contexte particulier renforce l’impératif, pour la France comme pour ses principaux partenaires, de placer aux rangs de ses priorités la nécessité de changer de modèle pour accompagner la transition écologique. D’ores et déjà, la France s’est fixée pour objectifs de réduire de 10 % sa consommation énergétique en deux ans et d’atteindre une baisse de l’ordre de 40 % à l’horizon 2050 pour parvenir à une neutralité carbone à cette échéance. En réduisant au passage sa dépendance aux énergies fossiles tout en supprimant 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre dès 2030.
Plan de sobriété énergétique : une mobilisation de tous les professionnels
Le mois dernier, le gouvernement a présenté un « plan de sobriété énergétique » destiné à répondre à l’accélération du dérèglement climatique et aux conséquences de la guerre en Ukraine qui perturbe l’approvisionnement en gaz. Objectif : s’adapter aux difficultés économiques attendues et tenir compte de leurs conséquences sur l’organisation du travail.
Temps long
« La baisse de la consommation d’énergie doit s’inscrire dans le temps long », a déclaré la Première ministre lors de l’annonce du plan gouvernemental en présence de plusieurs ministres et de représentants des différents secteurs d’activité concernés. Élisabeth Borne a pris le soin d’ajouter qu’ « une sobriété efficace est une sobriété concertée ». Et surtout que ce sujet est l’affaire de tous. « Les professionnels de chaque secteur sont les plus à même d'identifier les sources d'économie d’énergie. La sobriété doit venir de l’expertise du terrain et s’adapter à chaque filière. C’est la condition pour qu’elle soit bien acceptée et mise en oeuvre. C’est ainsi que nous aurons des baisses de consommation maximales, sans pénaliser notre économie », a-t-elle insisté.
Le plan de sobriété a été préparé durant l’été dernier par neuf groupes de travail sectoriels pour aboutir à des mesures applicables à « très court terme », sous le pilotage des ministres concernés. Par exemple, Stanislas Guerini pour l’action publique, Olivier Dussopt pour les entreprises et l’organisation du travail, Amélie Oudéa-Castéra pour les sports, ou encore Olivia Grégoire pour les établissements recevant du public… À chaque plan sectoriel doit, « autant que possible », correspondre « un accompagnement (conseil, aide financière, engagement d’information des professionnels, etc.) afin que tous les acteurs puissent s’approprier et mettre en œuvre les mesures dès cet hiver ».
Température
Une quinzaine de mesures phares ont été retenues pour une mise en œuvre immédiate, certaines s’appliquant à tous les professionnels. Parmi elles figurent la fixation à 19°C de la température maximale de chauffe dans les bureaux et une baisse, la nuit, à 16°C ou à 8°C lorsque le bâtiment est fermé plus de trois jours. Il est également prévu de décaler de 15 jours le début de la période de chauffe « quand cela est possible et que la température extérieure le permet ».
De même, il faudra réduire l’utilisation de l’eau chaude dans les bureaux. « En dehors des usages pour lesquels l’eau chaude est indispensable (douches par exemple) et lorsque les conditions le permettent, les gestionnaires auront la possibilité d’arrêter l’eau chaude sanitaire. » La température sera aussi revue à la baisse au sein des équipements sportifs : -2 % dans les gymnases et -1 % dans les piscines, comme le recommande l’Association nationale des élus du sport. Plus largement, le plan prévoit de « réduire le nombre de mètres carrés chauffés en regroupant les services publics dans les locaux les mieux adaptés, quitte à les utiliser sur de plus grandes plages horaires ».
Charte
En matière de déplacement, les salariés et leurs employeurs sont incités à favoriser le covoiturage avec la création d’un bonus pour tout nouveau covoiturage qui s’inscrit sur une plateforme de mise en relation des utilisateurs. Il est par ailleurs fortement recommandé de prendre le train plutôt que l’avion pour tous les trajets professionnels de moins de quatre heures. Et, évidemment, de préférer les transports en commun à la voiture.
Enfin, les employeurs ont la possibilité de formaliser leurs engagements en signant une charte reprenant désormais les engagements de ce plan de sobriété. Créée en juillet 2018, cette communauté d’employeurs a pour ambition de renforcer et de pérenniser les liens entre les professionnels et l’État afin de favoriser l’emploi de tous les publics.
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